guitar licks

Adam Jones (Tool) en 5 riffs

le 28 avril 2011 Par Alexis

Adam Jones, guitariste du groupe Tool Le nom d’Adam Jones ne vous évoque probablement pas grand chose mais le groupe dans lequel il officie à la guitare, Tool, est l’un des plus connus et respectés de la scène métal internationale.

En un peu plus de 20 ans de carrière (et seulement 4 albums), Tool a su poser les bases d’un métal à la fois cérébral, torturé, profond, avant-gardiste, très visuel et par dessus tout totalement inclassable. Il faut dire que les riffs d’extraterrestre d’Adam Jones participent à l’impression d’aura mystique qui entoure le groupe. Impression renforcée par les rares clips (tous réalisés par notre ami – qui travailla également sur les effets spéciaux de Jurassic Park), dont l’esthétique troublante a en partie façonnée l’identité visuelle du groupe.

Ce sont donc 5 riffs de cet artiste complet que je vous propose de détailler ici et qui vous feront je l’espère pénétrer dans le fascinant univers musical de Tool.

Petite précision avant de commencer, Adam Jones est un inconditionnel du Drop D tuning (DADGBE) où la corde de mi grave est abaissée d’un ton. Cet accordage permet notamment de jouer des power chords (ou accords de quinte) avec un seul doigt, chose parfois indispensable lorsque les accords s’enchainent rapidement (Le riff de Lateralis en est une bonne illustration). Tous les exemples suivants sont donc joués avec cet accordage et d’une manière générale, la quasi totalité des chansons de Tool sont en Drop D à la guitare.

The Patient – extrait de l’album Lateralus (00:00 – 00:54)

On débute tranquillement avec un riff en boucle qui est en fait l’introduction du morceau. La mesure est en 5/4 mais le découpage rythmique peut être envisagé comme 2 groupes de 3 croches suivi par 2 groupes de 2 croches (ce qui nous donne 10 croche au final, d’où le 5/4).

tablature The Patient

Ecouter le riff :

Le tout est joué avec un son clair et surtout en palm mute (en étouffant les cordes avec le bord de la main droite pour les droitiers). Adam Jones utilise énormément cette technique autant avec des sons clean que des distos, comme vous pourrez vous en rendre compte par la suite.

Eulogy – extrait de l’album Aenima (02:08 – 02:33)

Ici l’important est la mise en place rythmique de la triple croche sur le dernier temps de la mesure. Personnellement, j’attaque ce groupe de 5 notes de la façon suivante : down , down , up , down , down. Pensez à travailler doucement dans un premier temps.

tablature Eulogy

Ecouter le riff :

Lateralis – extrait de l’album Lateralus (01:10 – 01:34)

Tool est aussi connu pour des riffs à la structure quasi mathématique. La légende voudrait que certaines parties soient composées selon des suites numériques comme celle de Fibonacci. Voilà qui épaissit encore l’aura mystérieuse qui entoure la musique du groupe ! Ce riff extrait de Lateralus illustre en un sens cette démarche. Ecoutez l’original (avec la batterie surtout) pour vous en convaincre.

tablature Lateralis

Ecouter le riff :

Schism – extrait de l’album Lateralus (01:34 – 02:00)

Un classique du groupe. La guitare calque le riff de basse en ternaire qui se développe sur 4 temps. La mise en place avec juste un clic est délicate (pour ne rien arranger, la pulsation est assez lente). Prenez soin de bien repérer les notes qui tombent sur le beat, quitte à ne jouer que celle-ci dans un premier temps. Avoir dans les oreilles la partie de Danny Carey (il y a des batteurs qui portent bien leur nom…) aide aussi beaucoup, mais le défi est justement de travailler son propre sens du rythme en se passant de cet utile repère !

tablature Schism

Ecouter le riff :

The Pot – extrait de l’album 10,000 Days (03:29 – 03:55)

Pour finir en beauté, voici un riff extrait du dernier album en date du groupe. C’est un peu la quintessence du jeu de guitare d’Adam Jones que l’on retrouve ici. Phrases en boucles, palm muting et hammer à partir de cordes à vide font de ce passage une illustration parfaite de la musique de Tool.

tablature The Pot

Ecouter le riff :

Voilà pour ce minuscule tour d’horizon. J’espère vous avoir donné envie de poser une oreille sur un des meilleurs groupes de métal de tous les temps (rien que ça !) et surtout travailler leurs morceaux. Progrès garantis !

Have fun (and listen to Tool) !

7 commentaires

  • Digitalwatts dit :

    Très intéressant de décortiquer des riffs de Tool !

    Et je confirme que c’est une source de progrès énorme, tant l’approche musicale, et surtout rythmique est riche d’enseignement !

    Et je suis aussi d’accord pour dire que c’est un des meilleurs groupe de métal 😉

  • Geekariste dit :

    Je ne travaillerai pas les riffs car ce n’est pas trop mon style, mais c’était un bon post. Comme un article de Guitar Part le magazine, avec en plus la possibilité de cliquer pour écouter les extraits 🙂

  • agatzebluz dit :

    Ouh là !! la mise en place est carrément pas évidente …
    Je ne connaissais ce groupe que de nom, me voilà renseigné.
    Merci Alex, beau boulot, comme d’habitude. Et tu as utilisé quoi comme matos pour l’enregistrement ?

  • Elchikito dit :

    excellente initiative, et quel groupe…
    Ma vie est bercée par leurs sons depuis 1996 et je ne m’en lasse jamais.

  • Franck dit :

    Très bon la musique de Tool.

    Pour le plan de « The patient », le Ré à vide je préfère le jouer case 5 corde de La :).

    Sur Lateralus j’aime beaucoup le morceau qui tiens sur la très belle ligne de basse : « Disposition »

    http://www.youtube.com/watch?v=uiTtWnx_rjY

  • Nicklaus dit :

    Pris un à un c’est vrai que les morceaux de Tool sont des perles. Cependant à la longue, je trouve qu’il se ressemblent pas mal les uns les autres : même sons, même style, et du coup j’ai fait un peu une overdose et je n’en écoute plus trop. Et pourtant je suis ferru de metal prog (ô gloire à toi, Petrucci !).
    Enfin, je ne voulais pas spécialement faire de la critique, je voulais ajouter quelques propos sur l’accordage en drop.
    Si on compose des riffs et des mélodies dans les 3 cordes graves on se rend compte que cet accordage privilégie l’usage des degrés 5 6 et 7 de la gamme, aussi 2 et 3, mais rend la quarte moins accessible. Bien sur, si on la veut, on l’aura, mais instinctivement, quand on improvise là-dessus, (et composer c’est improviser lentement, pour citer un autre article) on va avoir ce type de son qui utilise pas mal les derniers degrés. Et quand j’ai commencé à bidouiller avec le drop, j’me suis dit « tiens ça fait comme un riff de Tool ». Je trouve qu’on ressent justement le fait qu’ils utilisent cet accordage, et j’oserais dire que ça inclus la basse.
    Donc je pense que c’est un élément à prendre en compte quand on passe en drop. Là je renvoie à la vidéo de Devin Townsend (t’as vu je suis un bon élève hein ? hein ?), avec son open tuning, qui dit que ton instrument (et donc la façon dont tu l’accorde aussi) influence ta composition.

  • Zardû dit :

    Très bon travail pédagogique. Excellent site. Bravo. Merci pour tes explications sur le style de Robben Ford et pour ta volonté de faire connaître Tool, qui certes, se fout de la gueule du monde à mettre 10 ans à sortir un nouvel opus, mais tue totalement tant sur disque qu’en concert. A la réflexion, je me dis que tu aurais pu ajouter Prison sex ou Sober aux 5 morceaux ci-dessus, car ils sont vraiment top. Mais, c’est juste un détail de fan. Bonne continuation et encore merci.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *