théorie

Au fait, c’est quoi un mode ? Le retour !

le 1 mai 2013 Par Alexis

Cet article est la seconde partie de mon billet d’introduction aux modes issus de la gamme majeure. Si vous voulez vous rafraichir la mémoire ou tout simplement comprendre ce qu’est un mode en musique, c’est par ici.

Ce second billet reprend l’aventure où nous l’avions laissé, avec la composition des 7 modes issus de la gamme majeure :

recapitulatif 7 modes issus de la gamme majeure

Sur ce tableau, nous avons donc la distance entre chaque note du mode (W = Whole step = 1 ton, h = half step = 1/2 ton) ce qui nous donne en quelque sorte son « ossature ». A partir de cette structure, nous pouvons noter chaque degré du mode à l’aide d’un chiffre qui définit la qualité des intervalles qui le compose : majeur, mineur, juste, augmenté ou diminué. Si on prend le mode dorien par exemple, ce système de notation nous indique d’un coup d’œil qu’il est composé d’une seconde majeure (2), d’une tierce mineure (b3), d’une quarte et d’une quinte juste (4 et 5), d’une sixte majeure (6) et enfin d’une septième mineure (b7).

Alors c’est bien beau de connaitre leurs structures, mais ça n’est pas ça qui nous permet d’apprivoiser les particularités de chaque mode ainsi que leurs sonorités. Cet article tente donc de les décrire en listant leurs structures détaillées et leurs notes caractéristiques, puis en proposant des suggestions d’écoute ainsi que des exemples d’improvisation pour chacun d’entre eux. Les backing tracks peuvent d’ailleurs tous être téléchargés à la fin.

Au bout du compte, l’idée est d’entrainer notre oreille à la reconnaissance des sonorités modales, étape indispensable avant d’attaquer l’improvisation à l’aide de ces précieux outils. Here we go :

Le mode Ionien (1 2 3 4 5 6 7)

Le mode ionien correspond par sa structure à la gamme majeure. Une sonorité qui nous accompagne tout au long de notre vie : des comptines du berceau jusqu’aux chants religieux des funérailles. C’est en quelque sorte la fondation de l’harmonie occidentale. Contrairement à certaines idées reçues, ionien ne veut pas toujours dire « joyeux », même si le caractère musical est résolument consonant, pour ne pas dire « naïf ».

  • En bref : la gamme majeure
  • Mode majeur (présence d’une tierce majeure)
  • Composition : tonique, seconde majeure , tierce majeure, quarte juste, quinte juste, sixte majeure, septième majeurecompo_ionian
  • Notes caractéristiques : quarte juste, septième majeure
  • Morceau représentatif : No Woman No Cry (Bob Marley & The Wailers) – Do ionien
  • Exemples d’accords qui évoquent le mode ionien :Ionian chords
Exemple d’impro en Ré ionien :

Le mode Dorien (1 2 b3 4 5 6 b7)

Un mode populaire à la sonorité moderne, latine, exotique, très utilisé notamment en funk (écoutez la ligne de basse de Good Times ou Shake Everything You’ve Got). Plus ouvert, moins « grave » que la gamme mineure naturelle, tout en restant proche, c’est une bonne alternative quand le contexte harmonique le permet.

  • En bref : La gamme mineure naturelle avec une sixte majeure
  • Mode mineur (présence d’une tierce mineure)
  • Composition : tonique, seconde majeure, tierce mineure, quarte juste, quinte juste, sixte majeure, septième mineureComposition mode dorien
  • Note caractéristique : sixte majeure
  • Morceau représentatif : Oye como va (Santana) – La dorien
  • Exemples d’accords qui évoquent le mode dorien :Dorian chords
Exemple d’impro en Ré dorien :

Le mode Phrygien (1 b2 b3 4 5 b6 b7)

Un mode aux sonorités guerrières, menaçantes, sombres, tendues. Lorsqu’il est joué sur un accord de dominante, son caractère hispanisant et flamenco est évident (essayez de jouer Ré phrygien sur D7). Aussi utilisé dans certains riffs et solos de métal (Thrash, Black, Death…), c’est un mode qui se prête bien aux styles extrêmes.

  • En bref : La gamme mineure naturelle avec une seconde mineure
  • Mode mineur (présence d’une tierce mineure)
  • Composition : tonique, seconde mineure, tierce mineure, quarte juste, quinte juste, sixte mineure, septième mineurecomposition mode phrygien
  • Note caractéristique : seconde mineure
  • Morceau représentatif : Inch’allah (Samael) – Ré phrygien
  • Exemples d’accords qui évoquent le mode phrygien :Phrygian chords
Exemple d’impro en Ré phrygien :

Le mode Lydien (1 2 3 #4 5 6 7)

Ce mode, proche du mode ionien, développe une atmosphère éthérée, aérienne, onirique. Plutôt répandu dans le jazz, le mode lydien est souvent substitué à la gamme majeure pour donner plus de relief aux accords majeurs 7. Les grands de la guitare instrumentale ne sont pas en reste, et on pourra notamment écouter les géniales improvisations de Mattias Eklundh qui affectionne tout particulièrement les sonorités lydiennes.

  • En bref : La gamme majeure avec une quarte augmentée
  • Mode majeur (présence d’une tierce majeure)
  • Composition : tonique, seconde majeure, tierce majeure, quarte augmentée, quinte juste, sixte majeure, septième majeureComposition mode lydien
  • Note caractéristique : quarte augmentée
  • Morceau représentatif : le thème de Flying in a Blue Dream (Joe Satriani) – Do lydien
  • Exemples d’accords qui évoquent le mode lydien :Lydian Chords
Exemple d’impro en Ré lydien :


Le mode Mixolydien (1 2 3 4 5 6 b7)

Ce mode est très utilisé dans tous les styles car sa composition souligne parfaitement la structure des accords de dominante (présence de la tierce majeure et de la septième mineure). Ces accords sont non seulement la racine du blues, mais également indissociables des cadences jazz. Au niveau de la sonorité, je décrirais ce mode comme une gamme majeure avec un « twist » bluesy. J’en profite pour vous signaler l’existence sur le blog d’un backing track tout spécialement dédié au travail de l’impro mixolydienne.

  • En bref : La gamme majeure avec une septième mineure
  • Mode majeur (présence d’une tierce majeure)
  • Composition : tonique, seconde majeure, tierce majeure, quarte juste, quinte juste, sixte majeure, septième mineureComposition mode mixolydien
  • Note caractéristique : septième mineure
  • Morceau représentatif : Le générique de Hartley Coeur à Vif (!) – La mixolydien
  • Exemples d’accords qui évoquent le mode mixolydien :Mixolydian chords
Exemple d’impro en Ré mixolydien:

Le mode Aéolien (ou Eolien) (1 2 b3 4 5 b6 b7)

De même que ionien et gamme majeure se confondent, éolien et la gamme mineure naturelle ont la même structure. C’est surtout le contexte (modal ou tonal) qui va appeler l’une ou l’autre dénomination. Extrêmement répandu, ce mode teinté de mélancolie est parfaitement adapté aux tonalités mineures, des ballades pop aux hymnes hard-rock d’hier et d’aujourd’hui.

  • En bref : La gamme mineure naturelle
  • Mode mineur (présence d’une tierce mineure)
  • Composition : tonique, seconde majeure, tierce mineure, quarte juste, quinte juste, sixte mineure, septième mineurecomposition mode aéolien
  • Notes caractéristiques : sixte mineure, septième mineure
  • Morceau représentatif : For the Love of God (Steve Vai) – Mi aéolien
  • Exemples d’accords qui évoquent le mode aéolien :Aeolian chords
Exemple d’impro en Ré aéolien:

Le mode Locrien (1 b2 b3 4 b5 b6 b7)

Difficile de trouver un morceau représentatif pour ce mode très tendu et plutôt dissonant. C’est un peu le vilain petit canard des modes de la gamme majeur. Raison de plus pour essayer de l’intégrer à notre jeu !

  • En bref : La gamme mineure naturelle avec une seconde mineure et une quinte diminuée
  • Mode mineur (présence d’une tierce mineure)
  • Composition : tonique, seconde mineure, tierce mineure, quarte juste, quinte diminuée, sixte mineure, septième mineureComposition mode locrien
  • Notes caractéristiques : seconde mineure, quinte diminuée
  • Exemples d’accords qui évoquent le mode locrien :Locrian Chords
Exemple d’impro en Ré locrien:

En résumé

Après ce gros tour d’horizon, j’ai synthétisé les différences notables pour chaque groupe de modes (mineurs et majeurs) dans le tableau ci dessous. Les notes caractéristiques sont mises en évidence en gras :

compositions des 7 modes de la gamme majeure

Pour approfondir tout ça, je vous recommande 2 liens chez notre ami Martin de guitare-improvisation.com : les positions des modes de la gamme majeure et surtout entendre les modes.

Comme promis, vous pouvez télécharger les 7 backing tracks d’illustration et ainsi explorer l’improvisation modale à votre rythme (archive zip – 45 mo environ). Nous détaillerons dans de prochains articles des cas concrets d’utilisation des modes.

Have fun !

A propos de l'auteur : Alexis

A propos de l’auteur : Alexis

Créateur et administrateur de Guitar School Garden. Sur Twitter : @guitarschgarden et @twablatures.

21 commentaires

  • Loic dit :

    Magnifique explications et superbes impros, merci!!

  • Maxime dit :

    Oui encore un chouette article, qui tombe à point nommé pour moi, étant donné que « Le Guitariste en Évolution » est (re)devenu mon livre de chevet.

  • Sylvain dit :

    Salut Alexis.
    Super article encore une fois. Je tiens à signaler que j’avais commenter l’article ‘part 1’ à l’époque car je ne pigeais rien aux modes (mais alors rien du tout). Tu avais réussit à me mettre sur la bonne voie. Depuis les modes font partis de mon quotidien guitaristique et je pense bien maitriser le sujet (cette fois-ci j’étais déjà au courant de tout ce que tu mentionnes dans l’article).
    Je t’en remercie 🙂

  • Sylvain dit :

    J’ai écouté les impros. Une fois n’est pas coutume, ma préférée est celle sur le mode Ionien. Elle sonne comme certains album de Buckethead (guitariste qui ne fait pas vraiment l’unanimité).

    A quand un billet sur les modes des gammes mineures harmoniques et mélodiques que je connais peu ?

  • Alexis dit :

    @Sylvain : content de t’avoir mis le pied à l’étrier 🙂 En ce qui concerne les modes des gammes mineures, j’avais fait une « Guitar Cheat Sheet » à ce sujet il y a quelque temps. Tu peux retrouver ça ici : https://guitarschoolgarden.fr/theorie/harmonisation-modes-gammes-courantes/

  • Sylvain dit :

    Ah oui c’est vrai, j’avais vu cet article par le passé…
    J’attends le part 2 avec une explication des couleurs des modes avec des impros 😀

  • Moruzeric dit :

    Pour savoir si j ai bien compris admettons je prends la gamme de C Majeur.

    C D. E. F. G. A. B. C.
    1. 2. 3 4. 5. 6. 7. 8. Ceci est C. ionien

    C. D. E. F#G. A. B C
    1. 2. 3. 4# 5. 6. 7 8. Ceci est C. Lydien

    C. D. D#. F G A. B. C
    1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. Et ça , ça serait C dorien

    Heeelp me

  • Alexis dit :

    Hello Moruzeric,

    OK pour Ionien et Lydien.

    Par contre Do dorien comprend les notes suivantes : C D Eb F G A Bb (1 2 b3 4 5 6 b7).

    A noter que Do Dorien est issu de Sib majeur, Do Lydien de la gamme majeure de Sol et Do Ionien est équivalent à la gamme de Do majeur.

  • Moruzeric dit :

    Yes ok pour Bb et C dorien .

    Pourquoi appeler Eb et pas D#. J avais appris que lorsqu on se déplace des graves vers les aiguës les notes altérées se nomment # . Et bémol. Des aiguës vers les graves.

    Donc pour C lydien je peux improviser sur un Riff en : G et C. ,?

    Je n arrive pas a voir ce qu est un C M7. (C avec une Majeur septième B) Pareille pour tous les accords avec une septième majeur .pourquoi?

    Sur le tableau d harmonisation, degré, mode :

    IM7. IIm7. IIIm7. IVM7. V7. VIm7. VIIm7b5

    Je n arrive pas faire un accord de Maj7

  • Alexis dit :

    Je note Eb car tu as une tierce mineure avec le mode dorien. La tierce majeure de Do est Mi. La tierce mineure, Mi bémol, donc j’abaisse. De manière générale, on essaie de garder un nom de note unique pour chaque degré, particulièrement avec les gammes à 7 notes . C D D# F est moins lisible que C D Eb F, même si enharmoniquemennt ce sont les mêmes sons.

    Tu peux improviser en C lydien sur une grille avec les accords C et G, pas de soucis là dessus. Pour faire ressortir encore un peu plus ce mode, tu peux jouer C et Gmaj7. Tu auras ainsi la note F# (la septième majeure de Gmaj7) qui « appelleras » la note caractéristique de C Lydien, à savoir la quarte augmentée F# (C D E F# G A B)

    Pour ton dernier point, je ne comprends pas bien quand tu dis que tu n’arrives pas à faire / à voir ce qu’est un accord maj7. Un accord de Do majeur 7 (noté Cmaj7, Cma7, CM7, C7M, ou encore CΔ) est un accord à 4 sons qui comprend une fondamentale, une tierce majeure, une quinte juste et une septième majeure. En Do : C E G B (1 3 5 7)

  • Dan dit :

    Salut Alexis
    Je sais pas si tu auras ce message car il est très tardif…
    En fait suite à tes conseils j’essaie de faire un peu de ear training sur un site qui propose de reconnaitre les modes.
    Et parmi les réponses possibles, ionien et majeur y sont tous les deux.
    Je capte pas ou est la différence.

  • Vincent dit :

    Super!! merci, moi qui ne comprenais pas grand chose, mais du coup une question me vient..
    Est ce que l’on peut jouer sur une même grille d’accord, différent mode de la même gamme?
    Du coup j’imagine que ça change la « couleur » du son pendant l’impro.
    Et au niveau compo ça serait alors la différence entre un couplet et un pont ?
    Je sais pas si je suis très clair ou si mes questions sont à se tirer les cheveux…
    Désolé d’avance aha

  • Alexis dit :

    @vincent : oui ! c’est exactement ça le principe. Mais plutôt qu’une grille accord, on va dire un seul accord au début. Par exemple, tu prends un accord de A mineur que tu laisses durer longtemps (ou que tu boucles avec un looper). Ensuite tu essayes de jouer par dessus les quatre modes mineurs de la tonalité : A aéolien (C majeur), A phrygien (F majeur) et A dorien (G majeur) et A locrien (Bb majeur). Comme ça tu te fais une idée de la sonorité de chaque mode et surtout des différences entre chacun d’entre eux. Ensuite tu fais pareil avec les modes majeurs sur un accord majeur 🙂

  • Ezzat El Dine dit :

    Salut ! J’y comprends rien… Je vous cite : « Le mode ionien correspond par sa structure à la gamme majeure. » Ok. Mais depuis quand le 2ème et le 3ème degré d’une gamme majeure sont-ils majeurs ? Je vous re-cite, à propos de la composition du mode ionien : « Composition : tonique, seconde majeure , tierce majeure, quarte juste, quinte juste, sixte majeure, septième majeure ». Il en est de même dans tous les autres modes. Là où les intervalles de seconde et de tierce devraient être majeures, vous indiquez qu’elles sont mineures et vice-versa. Bref… Ai-je raté … DES cases ?

  • Alexis dit :

    Hello,
    En fait quand je décris la composition d’un mode ou d’une gamme je prends toujours comme point de repère la fondamentale. Chaque degré sera « mesuré » à partir de ce point de repère. Par exemple, le quatrième degré d’une gamme majeure de Do est Fa. L’intervalle qui sépare ces deux notes « mesure » 2 tons et demi, ce qui nous donne une quarte juste. Je pense que la confusion vient du fait que tu as compris que je parlais de la distance qui sépare 2 notes adjacentes dans une gamme, qui sont toujours des secondes mineures (un demi-ton) ou majeures (1 ton) pour la gamme majeure et ses modes. Est-ce un peu plus clair ?

  • Ezzat El Dine dit :

    Merci pour cette réponse :). Alors… Si je comprends bien, vous dites qu’une seconde est mineure si elle est séparée de la fondamentale par un demi-ton et majeure si elle l’est par un ton ? Ok, j’avoue que je l’ignorais et je vais relire l’article en l’intégrant. C’est bon à savoir, donc. Mais à une condition : que cette nomenclature ne soit pas de votre invention. Sinon, à mon avis, il vaut mieux s’en tenir aux conventions classiques de la musique et dans lesquels tout le monde se retrouve, à savoir que les intervalles de la gamme majeure font automatiquement de ces 2ème et 3ème degrés, des accords mineures. Et ceci en raison de la théorie qui veut que chaque degré d’une gamme donnée est dit majeur s’il est séparé de sa propre tierce par deux tons, et mineur s’il l’est par un ton et demi. A mon avis, c’est moins dispersif. Alors ? Devrais-je intégrer cette lecture comme étant une théorie sur les modes ou bien est-ce juste une manière à vous de « voir » ces secondes et ces tierces ?
    Enfin, merci surtout pour ce travail que vous faites et la peine que vous vous donnez à partager ce que vous connaissez !

  • Alexis dit :

    Je te confirme pour les secondes : 2M = 1 ton et 2m = 1/2 ton.
    Pour le chiffrage des intervalles d’une gamme ou d’un mode, je ne l’ai bien sûr pas inventé, c’est ce que je retrouve dans les deux ouvrages théoriques de référence pour moi : La Partition Intérieure de Jacques Siron et le Jazz Theory Book de Mark Levine. Néanmoins, ce sont des bouquins d’harmonie jazz et pas de théorie classique, que je ne connais pas. Les notations divergent peut être. On retrouve aussi un autre type de notation dans la Partition Intérieure pour le chiffrage des intervalles d’une gamme majeure, à savoir : 1 9 3 11 5 13 7Δ
    Par contre quand tu parles du 2ème et 3ème degrés qui donnent des accords mineurs là tu parles d’harmonisation de la gamme et c’est encore autre chose. C’est construire des accords à partir des différents degrés de la gamme et ça n’est pas ce que je fait ici. Je ne fais que décrire les différents intervalles qui composent une gamme, en rapport à sa fondamentale.

  • Ezzat El Dine dit :

    Ok ! Je comprends tout maintenant et c’est beaucoup plus clair.
    Merci donc pour cet enseignement, et bonne continuation !!!!

  • Arnaud dit :

    Salut, j’aurais quelques questions sur le lien qui existe entre gamme et mode. Techniquement, je n’ai pas de problème de compréhension. C’est plutôt le statut de l’un par rapport à l’autre qui me pose problème et me paraît artificiel. Je te propose une expérience de pensée : tu enseignes la gamme majeure et mineure à des élèves, et l’un de tes élèves s’approprie le principe de construction qui relie les deux gammes pour improviser en Ré Dorien un morceau selon les principes de la musique tonale. Comment pourras tu le convaincre que le Ré Dorien n’est pas légitime pour être considéré comme une gamme ? Car lorsque je compile toutes les infos, je ne peux m’empêcher de penser qu’un mode est une gamme dont les qualités des intervalles sont modifiés, ce qui fait hurler mes professeurs. Dis autrement : peut t-on jouer intégralement un morceau dans un mode Dorien par exemple ? Dans ce cas, le mode Dorien n’est plus utilisé comme une modulation dans un morceau qui serait en gamme majeure. D’où mon sentiment d’une forme d’orthodoxie dans la manière d’agencer gamme et mode dans le système tonal, qui n’est pas forcément le plus naturel par rapport à la pratique de l’instrument.

  • Emmanuel dit :

    Bonjour,
    Impec… tout est facile lorsque c’est simplement expliqué. Certaines personnes aiment à compliquer…
    Merci beaucoup
    Emmanuel

  • Philou dit :

    Du beau boulot, félicitations !! Une question, importante à mes yeux et pas qu’aux miens certainement, subsiste: Sur quels accords peut-on jouer chaque mode ?

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